L' historique de l' usine de VILLOGNON

 

L' usine se situait à l' entrée du village lieu dit la Tourette, l' usine comprenait un atelier de fabrication ,un batiment d' eau, une cheminée d' usine 33 mètres de haut, une  nouvelle chaufferie construite en 1930 comprenant 2 étages , un magasin industriel d ' entrepôt , un atelier de réparation , un atelier la mécanique un quai d' expédition, plusieurs  logements pour les ouvriers à proximité de l' usine  et aussi dans le bourg de VILLOGNON

un cours d' eau la Charente  qui traversait  sous l' usine et en bordant l' édifice.

Plusieurs village limitrophes  de Villognon ,Luxé, Cellettes,Vervant,Xambes Coulonges, Ambérac , Fouqueure.

 

 

 

 

Revenons un peu en arrière sur l' histoire de Villognon

 

 

 

Un poignard néolithique découvert en 1921 lors des fouilles pour la papeterie atteste l' ancienneté de l' occupation.

Au 11 eme siècle, le prieuré de Villognon dépendait de l' abbaye de Saint Amant de Boixe . La terre de Villognon avait été en effet donnée en 1040 à l' abbaye de Saint Amant de Boixe par le comte d' Angoulême Geoffroy Taillerie.

Ce prieuré,simple et conventuel, disparu vers la fin du 13 eme siècle et fut remplacé par une cure placé. Mais un bulle du pape Benoit 13, du  11 juin 1405, rétablit l' ancien prieuré et l' unit à la manse abbatiale.

Au 15 eme siècle, Yvon Régnauld, écuyer, était seigneur de Villognon. Il s' intitulait serviteur et familier domestique des La Rochefoucauld. Ses  descendants possédaient encore Villognon au début  du 17 eme siècle.

Près du chemin reliant le bourg d' Echoisy. On trouvait encore au début  du 20 eme siècle un souterrain auquel on avait donné ce nom de Creux des Fades.

Toujours au début du 20 eme siècle, le logis de la Tourette appartenait au marquis Horric de la motte Saint Denis.

En 1911, une cartonnerie a été construite pour la société des papiers ondulés et emballage de  La Rochefoucauld, sur l' emplacement d' un ancien moulin à blé à la Tourette, sur la Charente.

A la fin des années 1960, les papeteries de Villognon employaient  plus de 300 employés.

L' usine est achetée  par Ménigault cartonneries en 1986 et fermera l' usine en 1987.                

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA SOCIÉTÉ DES PAPIERS ONDULÉS ET EMBALLAGES.

 

La papeterie de VILLOGNON, juste modernisée, est reprise par une nouvelle société des papiers ondulés et emballage de LA ROCHEFOUCAULD , qui possède déjà une usine à PARIS et une autre à LA ROCHEFOUCAULD. La papeterie est à ranger "dans la troisième classe des établissements dangereux,insalubres ou incommodes". Conformément à la loi, J. de VILLEMANDY, l'un des administrateurs, informe l'administration préfectorale. Précise :

La société se propose de fabriquer dans son usine de VILLOGNON des papiers  d'emballage consistant en papier paille et papier gris

Le papier paille sera fabriqué par le procédé de macération à froid ,dans des fosses, de la paille mélangée à un lait de chaux grasse. La paille une fois cuite passera sous les meules et suivra le processus ordinaire de la fabrication, mais sans blanchiment.

Le papier gris proviendra de vieux papiers réduits à l'état de pâte, sans emploi de produits chimiques".

À l'inspecteur du travail qui demande des précisions sur la fabrication du papier gris, le directeur de  l'usine, F SUTRE, précise que les vendeurs de vieux papiers s'engagent à en assurer le tri préalable, aucun triage supplémentaire ne sera effectué à l' usine.

En 1923, selon l'annuaire Didot-Bottin, la papeterie de VILLOGNON fabrique des papiers de pliage et d' emballage, des papiers ondulés (simples ou doubles faces), et des boîtes pliantes inviolables.

 

Vue coté nord. À gauche, les anciennes écuries du moulin qui abritent les fosses pour la paille. Au centre, le corps de l' ancien moulin. À droite, le nouveau bâtiment des turbines et des meules.

 

 

La société d' exploitation d' Usines a papier

 

Le 25 janvier 1930, une nouvelle société anonyme, la société d’exploration d' USINES à papier, prend les commandes de la papeterie. Cette société a pour  but "la fabrication et la vente de papiers et cartons ondulés, ainsi que des papiers en tout genre, leur transformation et toutes applications commerciales de ces produits soit bruts, soit manufacturés".

Les statuts sont déposés chez maître GUILLAUME MALINVAUD, notaire à ANGOULÊME. Le capital social est fixé à cinq cent mille francs, divisé en cinq cents actions de mille francs chacune.

L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE constitutive se tient le 29 janvier, au siège social d’Angoulême, situé 51, rampe du PALET. Sont présents MM. LE COMTE DE MONTCABRIER, de PARIS , MAZESENCIER DE LIBOURNE, LE MARQUIS DE MALLET, D'ANGOULÊME, ET AUGUSTE SUTRE, le futur DIRECTEUR GÉNÉRAL. Quatre autres actionnaires sont représentés donc trois sont parents des présents.

Trois des administrateurs sont autorisés à traiter avec la SOCIÉTÉ DES PAPIERS ONDULÉS ET D'EMBALLAGE DE LA ROCHEFOUCAULD, propriétaire, pour la location de l'usine,l'achat de matières premières, et marchandises. Finalement, approvisionnements et marchandises. , la nouvelle société loue pour 75 .000 F par an l'usine de VILLOGNON.

Ce loyer qui se révélera prohibitif sera ramené à 40. 000 F par jugement du tribunal de RUFFEC, le  16 janvier 1936.

 

FABRICATION DU PAPIER PAILLE

 

En 1930, l'usine de VILLOGNON fabrique du papier paille , du carton ondulé et  des boîtes de rangement ou d' expédition. La houille permet d' obtenir de la vapeur et de l' électricité pour l' usine et l' éclairage des maisons ouvrières. Avec le mâchefer, sous-produit de la combustion, le personnel d' entretien confectionne des parpaings de mâchefer aggloméré, presque noirs, qui servent aux construction nouvelles réalisées dans l' entreprise. La force motrice primaire est fournie par la vapeur ( 265 kw) et par l' eau grâce à la turbine  du moulin (65 kw). Les machines sont actionnées par des  moteurs électriques alimentés par l'électricité produite dans l'usine.

L' usine dispose d'un seul camion :

Un LIBERTY à plateau et ridelles de cinq tonnes, d'une puissance de 32 ch, roulant sur des bandages pleins. Ce véhicule, que les ouvriers appelaient ,le vieil USA a été déclaré au  MINISTÈRE de la GUERRE, pour réquisition en cas de mobilisation. LOUIS SUTRE  avait ramené ce camion de LYON à VILLOGNON, en plein hiver. Pendant que le chauffeur conduisait, raconte PIERRE SUTRE, la cabine restait grande ouverte. Le froid était si vif que mon grand-père descendait dans les côtes et courait derrière pour se réchauffer.

 

 

 

Le nombre d'ouvriers de la papeterie oscille entre 79 et 82. En 1931, des installations importantes sont réalisées. Elles entraînent une perturbation sensible de la marche de l'usine.

Pour rattraper le retard pris, le DIRECTEUR COMMERCIAL demande à l'inspecteur du travail, l'autorisation de faire effectuer au personnel quelques heures supplémentaires, pendant une quinzaine de jours. Le personnel se répartit alors en 9 employés ( 5 hommes, 2 femmes  et 2 enfants de moins de 18 ans), et 77 ouvriers ( 50 hommes, 20 femmes et 7 enfants de moins de 18 ans).

"J' ai commencé à travailler à la PAPETERIE DE VILLOGNON comme apprenti en 1933, j'avais tout juste 13 ans. Je gagnais 18 sous de l' heure, soit 0,90 franc. Suivant les commandes, on pouvait se retrouver au chômage ou faire des heures supplémentaires, payées toujours 18 sous.

Mon contremaître, M. BEAU, était payé au mois. LÉONARD MALHERBE, qui lui succéda, était  originaire de GENOUILLAC. Après avoir travaillé à ROUMAZIÈRES dans l' usine de cartons de LOUIS  ET AUGUSTE SUTRE, il avait suivi LOUIS SUTRE à LYON, puis à VILLOGNON. De même, de nombreux ouvriers de BOURGANEUF et sa région étaient venus à VILLOGNON, où l'on entendait parfois parler auvergnat (commentaire de JEAN ROLLAND)

 

Salle des meules
Salle des meules
Les employés et leurs salaires en 1933 à la papeterie de Villognon
Les employés et leurs salaires en 1933 à la papeterie de Villognon

LA FABRICATION DU CARTON ONDULÉ

 

En 1933, l'usine emploie 76 ouvriers dont 43 à la fabrication du carton ondulé. JACQUES, MARCEL ET RENÉ BEAU, qui assument des responsabilités, sont payés au mois, les autres ouvriers sont payés à l' heure. Les salaires horaires s'étalent entre 0,90 F pour les apprentis et 3,50 F pour deux ouvriers  chevronnés. Les femmes ne dépassent pas 1,40 F de l' heure.( voir la liste plus haut).

"Employé à la papeterie dès l' âge de 13 ans", se souvient JEAN ROLLAND,

"mon travail consistait à récupérer, derrière l'onduleuse qui le fabriquait, le papier sulfurisé ondulé destiné à envelopper les gâteaux ou le carton ondulé pour emballer les ampoules. Je devais ensuite le porter à la scie, machine qui le coupait à la longueur voulue. LOUIS DELAROY conduisait la traceuse. Beaucoup plus âgé que moi, il était entré à l' usine avant l' âge de 13 ans. La scie était une machine dangereuse, plusieurs personnes y ont laissé des doigts. Ce fut le cas de GINETTE BOURGOIN".

En effet, pour l' année 1934, on déplore onze accidents qui sont déclarés à la mairie et à la compagnie d'assurance de l'entreprise.

Ces accidents ont nécessité l' intervention des médecins ROBIN, CARTRON,  OU VAISSE. PIERRE MAJOUX GUILLAUME ALLAIRE, RENÉ VERGNAUD, GEORGES CORVISIER, ADOLPHE SOULAT, DEJOLOYER, MARIA, L'HERMITE, RENÉ MESNIER, ROGER BOYER, JEAN ROLLAND ET MARIA KLÉBER ont été blessés. Six employés, 67 ouvrières et 9 apprentis travaillaient alors à l' usine de VILLOGNON.

JEAN ROLLAND, lui-même, a été blessé le 17 novembre 1934, le jour de son anniversaire. "Je voulais nettoyer la machine, et une traceuse et enlever des rognures. Il n'y avait  aucune protection. Mon bras droit a été happé par l' engrenage. Heureusement la machine s' est bloquée, mais j' en conserve une belle cicatrice".

A la suite de cet accident, des protections ont été installées sur les machines les plus dangereuses. En 1935, l' usine de VILLOGNON, indique qu' elle peut produire par mois 35 tonnes de papier d'emballage, paille ou goudron et 100 à 150 tonnes de carton ondulé, en rouleaux, en étuis ou boîtes.

 

On avait des ouvriers  donc leurs rôles  étaient très important, la fabrication de colle,  Des  personnes pas très instruites mais qui  connaissaient très bien  la formule  sur le bout des doigts pour qu' à la sortie de l'onduleuse le carton soit impeccable. j ai une grosse pensée pour eux aujourd’hui  ,mon beau-frère en faisait partie Roger ,Briand.

Dans les dernières années on fabriquera 2000 tonnes de carton ondulés  par mois à la sortie de l'onduleuse .

Partagez votre site