LA PRODUCTION S'ORIENTE VERS LA TRANSFORMATION.

 

Les années qui suivent sont difficiles, avec du chômage. Mais, en 1939, la production s'oriente vers la transformation du carton (caisses et casiers) et il y avait 80 salariés.

Après la guerre de 1939-45, l'usine reprend de l'importance et l'effectif atteint 320 personnes en 1970.

l'usine en activité. On apercoit le logis de la tourette maison du directeur
l'usine en activité. On apercoit le logis de la tourette maison du directeur

 

FABRICATION DU PAPIER DE VILLOGNON

 

 

"Je suis resté ouvrier à la papeterie de VILLOGNON de septembre 1931 à 1938. En 1931, je travaillais "à la paille". La paille, livrée sur des charrettes par les agriculteurs de la région, était coupée finement par un coupe-paille et tombait dans des bacs garnis de chaux vive qui la cuisaient "pendant deux à trois semaines. Je devais alors sortir la paille cuite des bacs pour la mettre sur des wagonnets qui l'acheminaient aux meules du moulin. Là, elle était broyée longuement par d'énormes meules entraînées par l'une des trois turbines du moulin. Les meules devaient être" rhabillées" régulièrement. Il fallait refaire les saignées à l'aide d'une "interpole" et ne pas oublier de mettre des lunettes de protection ! Comme les meules étaient verticales, le travail se faisait sans les descendre. Par contre, pour refaire le socle sur lequel elles roulaient, il fallait les désaccoupler et les descendre à l'aide  d'un palan accroché au plafond. Un travail dangereux.

Grace à un système de pompes, la paille broyée mon en tait dans un cylindre (ou pile hollandaise), se raffinait en passant entre des lames métalliques et  devenait de la pâte. Elle glissait ensuite sur un plan incliné muni d'arrêtoirs de loin en loin qui bloquaient les détritus lourds qu'il fallait enlever régulièrement. C' est  en somme toute la méthode utilisée par les chercheurs d'or. La pâte apte à faire du papier était stockée dans un énorme cylindre, le mélangeur, à l’intérieur duquel des palettes assuraient la fluidité en tournant. Par un tuyau, la pâte descendait et s' étalait sur la grille en laiton de l'immense machine a papier de 30m de long. Cette grille assurait l'égouttage de la pâte à papier. On réglait la machine suivant l' épaisseur du papier désiré. La pâte glissait ensuite sur un feutre coucheur. La bande de papier ainsi formée passait entre différents rouleaux et feutres chauffés à la vapeur pour assurer le séchage. À l'extrémité de la machine, cette bande s'enroulait sur d'immenses rouleaux de différentes largueurs, suivant les besoins. Le papier passait alors dans une autre partie de l'usine où l' on fabriquait le carton ondulé et, avec celui-ci, des boites.

Une vieille machine à vapeur située à coté des meules devait être alimentée en charbon, à la pelle. J'ai été chargé de ce travail pendant quelques mois et le frottement sur le  manche de pelle a fini par user mon alliance. Il faisait très, très chaud devant la chaudière.

Par la suite, en 1932 ou 1933, on a construit un bâtiment, très beau pour l'époque, avec une cheminée de 33 mètres de haut afin d'accueillir une nouvelle machine à vapeur très moderne. La houille livrée montait dans un silo à l'aide d'une chaîne à godets. Elle tombait automatiquement par un cylindre sur la grille tournante de la chaudière située au premier étage. On réglait la hauteur de charbon sur la grille ainsi qu la vitesse de cette grille. Au rez-de-chaussée, un "souffleur" accélérait la combustion et une pompe électrique assurait l'alimentation en eau de la machine à vapeur. En cas de panne de la pompe, on utilisait le "petit  cheval", pompe à vapeur de dépannage.

L' alternateur était situé dans un bâtiment contigu. Lorsque le COMTE DE MONTCABRIER, président du conseil d'administration, venait à l' usine de VILLOGNON, il passait voir cette magnifique machine entièrement automatique qui avait dû lui coûter fort cher !

En 1933, un incendie dans l'usine a perturbé la production. Le feu a pris vers 9 h du matin dans la paille que l'on venait de décharger d'une charrette tirée par des bœufs. Les flammes sont entrées dans un bâtiment par une fenêtre et toute la partie fabrication de l'usine a été détruite. La machine à vapeur, non alimentée en eau, a failli éclater. J'ai réussi à l'arrêter.

A partir de cette date, la paille a été remplacée par les vieux papiers (ou parfois des livres neufs !). Cependant, la technique de production de la pâte à papier restait la même.

L' usine était vétuste, l'éclairage insuffisant, et les  accidents ont été relativement nombreux".

 

commentaires racontés par PIERRE TANDY

en 1938. PIERRE TANDY né en 1909 préparera et réussira le concours de la gendarmerie

 


LA FABRICATION DES CAISSES EN CARTON À L' USINE DE VILLOGNON,EN 1939

 

 

 

"En 1939, je travaillais sur une machine MARTIN qui découpait le carton des caisses américaines ou des boîtes cloches. La fabrication des boîtes américaines étaient entièrement automatisée. D'abord, en partant de 180 cm de large, le plus souvent, on faisait du carton ondulé. Deux rouleaux étaient nécessaires à l' onduleuse qui assurait le "cannelage" d'une feuille et son collage à la deuxième feuille. On obtenait à la sortie du carton ondulé une face. Ce produit passait dans la machine "double face" alimentée par un nouveau rouleau de papier collé sur la deuxième face.

Sur ce carton ondulé, la machine imprimait par pression des lignes de pliage et coupait le rectangle suivant le réglage effectué par le conducteur de la "double face". La machine suivante, appelée "GROS MARTIN" ou "PETIT MARTIN" suivant la taille de la boîte, effectuait les entailles. Une ou deux personnes ramassaient et rangeaient sur un chariot les cartons qui passaient à l agrafeuse. Enfin les boîtes étaient mises à plat et entassées en paquets de 25 ( ou de 15) pour obtenir un paquet régulier qui était acheminé vers le quai d'embarquement à une vingtaine de mètre et à la main.

 

COMMENTAIRE DE JEAN ROLLAND, après des débuts d'apprenti et de conducteur d'onduleuse, deviendra surveillant puis contremaître, il quittera la papeterie en 1978, en pré-retraite.

 

 Le puits
Le puits

 ANNIE  ROY

Quand je suis entrée à l'usine en 1957, on n'avait pas l'eau potable. L'été, il faisait très chaud dans l 'usine, plus de 40 degré avec la chaleur du carton qui sortait chaud de l'onduleuse.

On pouvait aller puiser de l' eau au puits qui était dans les jardins et derrière les anciens bureaux de l'époque.

Il arrivait parfois qu'en remontant le seau au bout de la chaîne, on remontait aussi un chat crevé. Là je peux vous dire que l' on avait plus soif et on boudait le puits pendant un bout de temps.

 

 

UNE PETITE ANECDOTE TRÈS POSITIVE POUR UNE FOIS

 

Dans les années 50 il y avait à l' usine de salle coté rue principale de VILLOGNON et coté gauche de chez M.SUTRE qui servait pour les réunions , les arbres de NOËL de la papeterie  et aussi de salle de CINÉMA.

Un employé de la papeterie  M. RAYMOND GRENET était à la régie et sa mère ÉTIENNETTE GRENET   qui travaillait aussi à l' usine était à l' entrée pour récolter quelques pièces à votre bon cœur  Messieurs, Mesdames chacun donnait ce qu' il pouvait d' autres rien comme moi .

Tous les gens de l 'usine avait droit ainsi que les gens de VILLOGNON pendant plusieurs années il y avait pas les téléviseurs pour nous les jeunes s' étaient super il y avait même au dernier rang à ras du mur  le banc les amoureux  on pouvait se bécoter sans être vue dans le noir.

                       Ce banc pourrai en raconter des choses!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

 

 Ce moment la était pour nous les jeunes du villages notre  seule distraction.

 

QUE DE BONS SOUVENIRS

 

 

 

Au fond à gauche la menuiserie à droite des logements ouvriers donc un logement pour la bonne  à tout faire !!!!!!!d'un ancien directeur de la papeterie ,maire de villognon ainsi que conseil général du canton de MANSLE .

Au fond le batiment des meules ou l' on broyait le vieux papier. A droite un batiment ou l' on stockait les bobines de papier qui venaient de l' extérieur ainsi que les balles de papiers pour les meules .

A gauche on avait  le batiment ou  l' on stockait  les pièces détachées pour réparées les machine ainsi que le bureau de l' électricien Robert Robin.

Faut savoir que le passage  qui allait aussi sur les écluses M .SUTRE avait un droit de passage pour allez sur l' autre rive de la Charente commune de Fouqueure  au château de Vergnette chez la famille De Catheux.

Les Meules

 

Les meules de la papeterie de VILLOGNON ont été démonter et emporter je ne sais ou, elles auraient du rester sur le site pour garder la mémoire de notre papeterie mais non aucun respect seul une petite partie est rester et laisser à l' abandon.

En 2015 après plusieurs année à l 'abandon  la C D C avait prévu d' aménager les abords de l' usine et du moulin afin de rendre le site plus attractif pour les habitants nous sommes en 2023  et rien n' est fait ,même   les quelques mètres de la cheminée qui reste est recouverte de lierre et pas entretenue 

QUEL GACHI ET  l'indifférence

Partagez votre site